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Djamel Tatah, Oeuvres Récentes

Alors que le Musée Fabre de Montpellier lui consacre une grande exposition personnelle du 9 décembre 2022 au 16 avril 2023, la Galerie Poggi est heureuse de présenter la troisième exposition de Djamel Tatah dans son espace parisien, du 13 janvier au 25 février 2023.

« Cette exposition a été pensée comme un enchainement de tableaux qui s’inscrit dans la continuité de ce qui est exposé actuellement au musée Fabre. J’ai placé en début et en fin de parcours des tableaux très colorés et au centre des tableaux blancs. Cette dynamique de couleurs génère naturellement un mouvement dans l’espace d’exposition ». – Djamel Tatah

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Paradoxalement, ces peintures qui sont très rigoureuses dans leur composition évoquent un monde vulnérable et précaire. Ce sont des tableaux sourds. La stupeur et le silence règnent. Cette transformation silencieuse qui pourrait se rapprocher du memento mori est au cœur de son œuvre. Toutes ses compositions laissent entrevoir le néant contre lequel l’artiste lutte. Menacés par l’oubli et l’effacement, ses personnages semblent tantôt surgir d’un monde invisible tantôt plonger dans l’au-delà. Tels des spectres, ils errent dans un monde désert, dans un blanc absolu. Cette blancheur souligne ce que le souvenir doit, paradoxalement, à la perte.

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Certaines peintures ont été constituées à partir d’un matériau qui puise souvent aux sources même de ses premiers tableaux qui, eux-mêmes, font référence à la Grande peinture tels que les Femmes d’Alger de Delacroix (Musée du Louvre et Musée Fabre) ou l’homme mort de Manet (National Gallery of Art à Washington). En organisant ses compositions autour de figures récurrentes qui sont autant de motifs structurants, Tatah échappe ainsi aux contraintes chronologiques. De fait, la reprise de certains motifs, d’une peinture à l’autre, d’une série à l’autre, instaure une dynamique où il n’y a ni commencement, ni milieu, ni fin. Il n’y a pas non plus de narration ou d’histoire linéaire. 

Il recompose un monde, certes imaginaire, mais qui existe par la confrontation ou la juxtaposition d’éléments réels. Cette écriture gorgée d’éléments empruntés à l’histoire de l’art, aux médias mais aussi à ses souvenirs personnels permet à Tatah de libérer ses figures de toutes fonction et d’occulter tout contexte. Vérité factuelle et recréation imaginaire ne s’opposent nullement chez lui. Elles se complètent. Toutes ces procédés reflètent la volonté de l’artiste de traduire en image un monde décomposé et fragmenté, plutôt que directement saisi. C’est selon ce prisme qu’il observe par exemple l’actualité ouïghoure. Grâce à ce jeu de superposition, il associe à l’actualité ses propres souvenirs. Retravaillés à la lumière de ces jeux de décomposition-recomposition, chaque figure semble contenir un monde en sursis. Ainsi, ces séquences apparaissent-elles comme le négatif inquiétant d’une réalité soigneusement reconstruite par l’artiste.

Ainsi, ces séquences apparaissent-elles comme le négatif inquiétant d’une réalité soigneusement reconstruite par l’artiste. Cette puissance évocatrice tient à son pouvoir de condensation : souvenir personnel et référence historique, passé et présent, émerveillement et pressentiment de la catastrophe sont étroitement mêlés. Ainsi, chacun de ses tableaux renvoie-t-il métonymiquement à un tout. 

« Avec ma peinture, j’ai l’idée de faire corps avec tout ce qui nous arrive – à nous tous -. »

Informations pratiques

13 Jan. - 25 Feb. 2023

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Oeuvres