Group Show, « Flower Power »
Dans la Grande halle du 109, plus de quarante artistes, parmi lesquelles Kees Visser, Kapwani Kiwanga et Ittah Yoda, convoquent les aspects symboliques de la fleur, de la métamorphose à l’évolution du vivant, de la puissance à la fragilité, s’emparant de sujets sociétaux et environnementaux contemporains.
Dès la Grèce antique, fresques ou frises de fleurs ont séduit les spectateurs et le motif s’est même imposé bien avant celui du paysage, accompagné de la notion du sublime au XVIIIe siècle. Dans l’histoire de l’art, la fleur a très tôt été porteuse de symboles et d’attributs de saints ou de divers jardins d’Eden, quand les tableaux hollandais lui assignaient autant un rôle de représentation de l’opulence, qu’un témoignage de la fragilité et la finitude de la vie.
Aujourd’hui encore, les plasticiens sont loin de la considérer tel un simple objet décoratif. Comme le montrent les quarante-deux artistes de Power Flower, dont certains vont réaliser des œuvres spécialement pour Le 109, la fleur accompagne les sujets qui nourrissent aujourd’hui le champ de l’art contemporain, mais aussi les débats sociétaux ou environnementaux. Ainsi, la fleur s’affiche comme outil féministe ou politique, sa forme ayant une connotation sexuelle assumée. Admirée par ailleurs dans son contexte naturel ou urbain, la fleur interroge la modernité et l’avancée écologique, tout en étant une projection vers un monde prospectif ou futuriste. De la racine au faîte, elle s’élève et crée le lien entre le passé et l’avenir, particulièrement si l’on songe à la transformation de son état de bourgeon à la fanaison. Dans l’art contemporain, elle est tout autant intellectuelle qu’elle réfère aux différents sens et ne dit-on pas que l’odorat demeure celui s’inscrivant le plus durablement dans la mémoire ?
La fleur symbolise ainsi la métamorphose et l’évolution du vivant, affichant une forme de prise de pouvoir, bien qu’elle soit douce, subtile, inframince, parfois proche de l’invisible… mais toujours très enivrante.